Que d’émotions à la sortie de l’aéroport de Saint-Denis… Mon porteur Anthony était masqué et j’ai failli ne pas le reconnaître ! Les haut-parleurs hurlaient de ne pas se croiser, ne pas se toucher, ni s’embrasser ou quelque chose comme cela… Gestes barrières j’entendais… Je ne sais pas ce que c’est, moi, ces gestes… puisque je colle à la peau par définition.
Nous avons été accueillis par Ghislaine et Antoine, les hôtes de nos voyageurs, dans leur maison au bord du lagon… De jolies citations sur les murs, une discussion sur le monde, les voyages… Anthony précise le challenge Orthodidacte et son rôle particulier. Le mien en quelque sorte ! Réussir à faire signer sur mon verso des auteurs, des enseignants, des directeurs et pleins de gens bien qui usent de notre chère langue française… et quelle langue lorsqu’elle se métisse de couleurs comme le créole de la Réunion !
La nuit passa puis une autre avant qu’Anthony ne se décide à me sortir et à me porter sur ses épaules… Enfin un peu d’air ! Et là, la vie a repris… C’était chouette, ce lagon, ces couleurs, ces vents qui soulèvent un je ne sais quoi de pensées et de souvenirs…
J’avais relevé dans un livre ces mots d’Olivier de Kersauson : « Dans notre civilisation, on maltraite le présent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. Se contenter, ce n’est pas péjoratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre ».
C’est un peu ça, la Réunion. La beauté qui se frotte à votre pensée. Qui s’inflige une relecture de sens. De vie. Alors il faut écrire pour ne pas s’étourdir. Pour ne pas se languir et laisser disparaître ces sentiments, ces sensations dans notre mémoire insuffisamment contenante. Et contenue. Ne pas froisser la réalité du moment. Alors écrire.
Et ça tombe bien. Puisque je suis Polo, le Polo d’Orthodidacte. Le Polo de la langue de Molière et de Tesson, la langue d’Anthony et la mienne, notre langue à tous. C’est ça, la force du mot. Chacun a le sien tout aussi égalitaire. Écrire, c’est vivre à toute heure. Pour un job. Pour un article. Pour soi-même. Pour ses proches. Ou ses collègues. Un patron. Un ministre. Pour dire son accord. Ou sa contestation. Pour écrire que c’est beau. Ou que c’est moche. Ou que c’est comme ça. Peu importe. L’écriture est belle. Point.
L’écriture, ça raconte un voyage. L’écriture, ça dit ce que nous sommes. Maintenant. Hier ou demain. Peu importe le moment et l’endroit. Mais parfois c’est difficile. Parce qu’on n’a pas les mots. Parce que la peur envahit l’orthographe que nous ne savons plus. Plus assez. Mais si tout cela n’était qu’un prétexte ? Alors osons écrire, sortir de nos chemins linguistiques et apprenons en marchant. Ou en voyageant.
Gardons le style. Surtout. Et l’envie.
Ici, à la Réunion, nous avons fait un bout de chemin littéraire avec Thierry. Thierry, il est professeur certifié à l’université de la Réunion. Pour faire grandir ses étudiants dans l’écriture, il a choisi la solution Orthodidacte, l’application sur l’orthographe pour tous. Thierry est content du boulot. Convaincu. Ses étudiants aussi. Plus à l’aise. Plus confiants en eux-mêmes. C’est ça, aussi, la maîtrise de la langue. C’est relever la tête et ne plus avoir peur de faire des fautes. Ça aide pour le diplôme. Plus tard, ça aidera à postuler. Ou à écrire à l’amour de sa vie.
Thierry a posé sa signature sur mon dos. Il a tapé sur l’épaule de mon porteur. Il a dit à Anthony : « Bonne chance ! » Salut, Monsieur Thierry ! C’est parti mon Anthony. Direction l’Équateur. Ici, c’était presque trop simple. Le français est partout. Allons voir là-bas, mon ami, si la langue est plus verte en Amérique du Sud.
À bientôt,
Polo