La Dictée de la relation client 2024 a offert une occasion unique de comparer les performances humaines à celles des technologies de correction automatique, qu’il s’agisse de moteurs d’intelligence artificielle générative (IA) ou de correcteurs orthographiques classiques. Cette année, le texte, rédigé par le champion d’orthographe Guillaume Terrien, a mis à rude épreuve les participants, avec un taux de fautes moyen relativement élevé. Malgré cela, une grande majorité des participants humains a surpassé les machines, rappelant ainsi l’importance de la formation linguistique humaine.
@Arthur Aperture
Des résultats humains variés mais prometteurs
Le texte de la dictée, d’une grande richesse lexicale et syntaxique, a conduit à une moyenne de 30 fautes par participant, ce qui peut sembler élevé.
Pourtant, en analysant plus en profondeur les résultats, on constate une répartition intéressante des candidats en quatre quartiles :
- 25 % des participants ont fait entre 0 et 21 fautes, avec une performance remarquable pour les meilleurs d’entre eux.
- La médiane se situe à 27 fautes, ce qui signifie que la moitié des participants est en deçà de cette limite.
- Le troisième quartile monte quant à lui à 36 fautes.
- Le quart supérieur des candidats a malheureusement dépassé ce seuil.
Ces résultats montrent que, même si la dictée était exigeante, de nombreux participants ont su relever le défi avec brio, puisque 40 % d’entre eux ont fait mieux que la meilleure IA, qui a laissé 24 fautes.
Comparaison avec les moteurs d’IA générative et correcteurs orthographiques
Les moteurs d’intelligence artificielle générative et correcteurs orthographiques, bien qu’impressionnants, ont montré leurs limites. Voici un aperçu des résultats :
- Claude Anthropic 3.5 Sonnet, le meilleur des moteurs d’IA générative, a corrigé 76 % des fautes, laissant tout de même 24 erreurs. Malgré ce très bon résultat, la première des IA ne se classe pas dans le Top 500 des participants à la dictée !
- D’autres IA comme ChatGPT-4 et Copilot ont corrigé 73 à 75 % des erreurs, avec 25 et 27 fautes restantes.
- Les correcteurs orthographiques classiques ont été bien en deçà : Google Docs a corrigé seulement 33 % des fautes, et Word encore moins, avec 23 % de corrections réussies.
Ces chiffres révèlent une conclusion importante : même les IA les plus avancées ne parviennent pas à égaler les meilleurs participants humains. En outre, les outils traditionnels de correction, encore largement utilisés dans les entreprises, se révèlent insuffisants face à des textes complexes.
L’humain, encore supérieur aux machines
Les résultats obtenus lors de cette dictée démontrent clairement que, malgré les progrès des technologies d’intelligence artificielle, les compétences humaines restent cruciales. Plus de 40 % des participants ont fait mieux que la meilleure IA. Ce constat met en évidence la capacité unique des humains à comprendre les subtilités linguistiques et contextuelles que les machines peinent encore à maîtriser.
Si les IA peuvent offrir une assistance précieuse, notamment en détectant des erreurs grammaticales simples, elles ne sauraient se substituer à la formation linguistique continue et approfondie des humains. La dictée 2024 illustre parfaitement l’importance de l’apprentissage et de la maîtrise de la langue, qui restent des atouts précieux dans le domaine professionnel.
Formation : l’enjeu de demain
Dans un monde où les technologies d’assistance à l’écriture se développent à une vitesse fulgurante, il serait tentant de penser que les compétences humaines peuvent s’effacer au profit des machines. Pourtant, les résultats de cette dictée prouvent que la formation des humains en matière de langue française doit rester une priorité.
Investir dans la formation linguistique permet de développer une capacité d’analyse et un sens critique que les IA ne peuvent encore égaler. Ces compétences sont essentielles, non seulement pour corriger des erreurs, mais aussi pour les éviter en amont, en saisissant toutes les nuances de la langue.