En écrivant, tout le monde fait des erreurs… Pourquoi ?
Parce que la langue française est difficile à maîtriser. Elle comporte beaucoup de difficultés propres, comme les règles d’accord qui font intervenir des lettres muettes, ou encore le système des accents, les homophones, les consonnes doubles.
Parce que les échanges écrits vont de plus en plus vite. Pensez à la quantité de courriels qui s’échangent chaque jour, ou bien à la communication instantanée par tchat. Dans les deux cas, rares sont les personnes qui se relisent consciencieusement avant de cliquer sur « Envoyer » !
Parce que, dans un cadre professionnel, on rédige sous pression. Le fait de devoir construire des messages en étant précis dans son propos diminue l’attention allouée à la forme. Les erreurs qui subsistent ne relèvent pas toujours d’un manque de connaissances !
Rares sont devenues les personnes qui se relisent avant de cliquer sur « Envoyer »
La faute d’orthographe est stigmatisante
Et pourtant les erreurs linguistiques sont associées à :
- Des lacunes, un manque de connaissances
Quand un mot est mal orthographié, on pense que la personne ne sait pas l’écrire.
- Un déficit cognitif
Quand une règle n’est pas appliquée, par exemple une règle d’accord simple ou la distinction entre a et à, on pense que la personne ne sait ni raisonner ni faire preuve de logique.
- Un manque de légitimité pour s’exprimer
Dans un échange écrit sur Internet, par exemple dans les commentaires d’un article de presse, si une personne fait trop d’erreurs, les autres internautes peuvent penser qu’elle n’est pas légitime pour participer à la discussion, ou que ses idées ne méritent pas d’être versées au débat.
- Un manque de soin, un manque de respect, un manque de sérieux
Quand un texte est truffé d’erreurs, on pense que la personne n’est pas respectueuse de ses lecteurs, ou qu’elle ne met pas de soin dans les tâches qu’elle exécute.
- Un manque de compétence dans d’autres domaines
Quand un professionnel d’un domaine fait des erreurs linguistiques, cela risque de susciter des railleries, du type « s’il cuisine comme il écrit… ».
- Une mauvaise compréhension dans l’interaction
Quand une phrase est mal construite ou ne veut rien dire, on pense que la personne ne comprend pas elle-même ce qu’elle veut dire.
« S’il cuisine comme il écrit… »
En ciblant les besoins, la formation est plus efficace et les écrits s’améliorent
Pour éviter la stigmatisation, il est important de proposer une action de formation adaptée, et analyser précisément les besoins des adultes.
En matière de formation en langue française, les adultes ont besoin :
- D’un diagnostic précis
Les personnes qui ont besoin d’une remise à niveau n’ont pas toutes le même profil de départ. Il est essentiel de cerner les compétences initiales de la personne pour adapter son parcours d’apprentissage.
- D’une remise à niveau ciblée et efficace
Il ne s’agit pas de délivrer un savoir exhaustif – on ne veut pas former des grammairiens ! – mais plutôt de partir du profil initial de la personne pour construire de nouvelles connaissances qui prolongent ses acquis.
- Qu’on comble leurs lacunes
Pour beaucoup, l’apprentissage scolaire est lointain et cette distance favorise les approximations dans le savoir. En oubliant par exemple la mécanique d’une règle d’accord, on se met à douter quand il faut l’appliquer.
- Qu’on s’adresse à eux en tant qu’adultes
On ne forme pas des adultes comme on forme des enfants ou des apprenants de français langue étrangère (FLE). Pour renforcer leurs compétences linguistiques, il n’est pas toujours utile de recourir au métalangage (« préposition, subordonnée, imparfait »), ni de formuler les règles comme on le fait dans l’enseignement scolaire.
- Qu’on s’adapte à leur manière de penser et d’apprendre
Les adultes ne perçoivent pas la langue de la même façon que le public scolaire ou que les apprenants de FLE. Leurs profils d’apprentissage sont également très variés, entre la personne qui veut apprendre en pratiquant et celle qui préfère qu’on lui présente un cours complet avant de passer à l’action. L’apprentissage par cœur, les contrôles de connaissances ou encore l’enseignement uniforme dans une classe appartiennent à la vie scolaire et ne doivent pas être transposés tels quels dans la formation pour adultes.
- De résoudre des problématiques concrètes
Les contenus enseignés doivent résonner avec le quotidien des personnes en formation : aborder des thématiques qui les concernent, prendre pour exemples des tournures de phrases qu’ils emploient, adopter leur vocabulaire professionnel. Elles n’ont pas besoin qu’on entre dans le superflu ou dans les subtilités de la langue.
« On ne forme pas des adultes comme on forme des enfants ! »
Téléchargez notre étude complète : https://www.orthodidacte.com/reapprendre-a-un-adulte-a-bien-ecrire-francais